Introduction

Se réveiller avec un oreiller humide et une trace de salive au coin des lèvres n’a rien de très glamour, mais rassurez-vous : baver en dormant est un phénomène fréquent. Entre physiologie, position de sommeil et petits désagréments passagers, plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi votre salive déborde pendant la nuit. Dans cet article, découvrez quand la bave nocturne est tout à fait normale, à quels signaux prêter attention, et quels conseils simples appliquer pour limiter ce désagrément — ou savoir quand consulter un médecin.

Qu’est-ce que la bave nocturne ?

La bave nocturne, ou hypersalivation nocturne, désigne le fait d’écouler de la salive au niveau de la bouche pendant le sommeil. À l’état de veille, la déglutition régulière permet de contrôler naturellement le flux de salive. Mais la nuit, ce mécanisme peut être moins efficace.

Le rôle de la salive

La salive :

• lubrifie et protège les muqueuses buccales ;
• démarre la digestion des glucides grâce à l’amylase ;
• neutralise les acides et participe à la reminéralisation de l’émail.

Un équilibre entre production et élimination est donc essentiel. Pendant le sommeil, cet équilibre peut être perturbé.

Pourquoi bave-t-on en dormant ?

Plusieurs mécanismes peuvent expliquer l’excès de salive ou la mauvaise évacuation pendant la nuit :

1. Position de sommeil

Allongé sur le dos, la gravité aide la salive à couler naturellement vers la gorge, mais sur le ventre ou le côté, elle peut s’accumuler et s’échapper par la bouche.

2. Phases du sommeil

En sommeil profond (stade N3) ou en sommeil paradoxal (REM), la fréquence de déglutition diminue, favorisant la stagnation de la salive.

3. Obstruction nasale

Un nez bouché (rhinite, sinusite, allergie) pousse à respirer par la bouche, ouvrant la mâchoire et laissant la salive s’échapper.

4. Excès de production salivaires

Certains médicaments (antipsychotiques, lithium), reflux gastro-œsophagien ou troubles neurologiques (Maladie de Parkinson, paralysie faciale) peuvent stimuler la production de salive.

Quand est-ce normal ?

La bave en dormant devient normale si :

• elle reste occasionnelle (moins de 2–3 nuits par semaine) ;
• aucun symptôme associé ne s’installe (pas de douleur, pas de saignement, pas de troubles de la déglutition) ;
• elle survient lors de périodes de fatigue intense, de rhume ou de fortes températures.

Dans ces cas, quelques nuits de repos, une bonne hydratation et un lavage nasal suffisent souvent à rétablir l’équilibre.

Quand consulter un médecin ?

Si la bave nocturne s’accompagne de l’un des signes suivants, mieux vaut en parler à votre médecin généraliste ou à un ORL :

• déglutition difficile ou douloureuse ;
• écoulement persistant plus de deux semaines ;
• troubles du langage ou de la mobilité faciale ;
• ronflements importants, pauses respiratoires (apnée du sommeil) ;
• infection buccale ou gingivale récurrente.

Un bilan pourra inclure un examen neurologique, une endoscopie nasale ou un test du sommeil pour vérifier l’absence d’apnée.

Conseils pratiques pour réduire la bave en dormant

• Adopter la bonne position : Dormez sur le dos, la tête légèrement surélevée (coussin épais ou suréleveur de lit).
• Soigner l’hygiène nasale : Rincez-vous le nez matin et soir avec une solution saline.
• Limiter les irritants : Évitez alcool, tabac et repas trop copieux avant le coucher.
• Maintenir une bonne hydratation : Buvez suffisamment au cours de la journée pour réguler la production de salive.
• Exercices de mâchoire : Quelques étirements et mobilisations douces peuvent améliorer le tonus facial.

Conclusion

Baver en dormant n’est pas une fatalité et, la plupart du temps, rien d’inquiétant : position de sommeil, phases profondes ou simple congestion nasale en sont les principales causes. En revanche, si l’excès de salive devient chronique ou s’accompagne de symptômes gênants, il est préférable de consulter un professionnel de santé. En adoptant quelques gestes simples (bonne position, hygiène nasale, hydratation), vous mettrez toutes les chances de votre côté pour dire adieu à l’oreiller détrempé !