« Il lui reste moins de 24 heures » : ce symptôme est typique d’une personne en fin de vie, selon ce médecin

Anticiper la fin de vie d’un proche est une épreuve à la fois douloureuse et bouleversante. Lorsque les signes deviennent de plus en plus visibles, on se demande souvent : “Est-ce vraiment le dernier jour ?” Selon le Dr. Sandrine Delorme, spécialiste en soins palliatifs, un symptôme en particulier est presque toujours le signe qu’il ne reste plus que quelques heures à vivre. Découvrons ensemble de quoi il s’agit, pourquoi il se manifeste et comment accompagner au mieux la personne et ses proches dans ces derniers instants.

Le signe phare des dernières heures

Le Dr. Delorme explique que, lorsque l’on observe une baisse brutale de la pression artérielle associée à une température corporelle qui chute, il est presque certain que la fin est proche. Concrètement, le patient peut présenter :

• Une peau froide et moite ;
• Une coloration grisâtre ou marbrée des extrémités (doigts, orteils) ;
• Une respiration très fragile, parfois irrégulière, dite “de Cheyne-Stokes”.

Ces manifestations traduisent l’arrêt progressif de la perfusion sanguine vers les organes périphériques au profit des organes vitaux (cerveau, cœur). Quand elles apparaissent, il reste généralement moins de 24 heures à vivre.

Pourquoi ce symptôme survient-il ?

1. Redistribution du flux sanguin

En fin de vie, le corps se prépare à l’arrêt. Pour prolonger le fonctionnement du cœur et du cerveau, l’organisme réduit le flux sanguin vers la peau et les membres. Résultat : la peau devient froide, marbrée.

2. Diminution du métabolisme

Le métabolisme ralentit, la température interne baisse, et la production de chaleur n’est plus suffisante pour maintenir une température normale.

3. Altération de la régulation vasculaire

Les mécanismes de vasoconstriction et de vasodilatation se dérèglent, provoquant une coloration anormale (marbrure) et des extrémités pâles ou bleutées.

Comment reconnaître et accompagner ce moment critique ?

Pour les professionnels et les proches, identifier ce signe peut aider à mieux gérer les derniers instants :

• Surveillance régulière : vérifier la température et l’aspect de la peau plusieurs fois par jour.
• Prise en charge de la douleur et de l’inconfort : ajuster la sédation ou les antalgiques si nécessaire pour assurer le confort.
• Présence bienveillante : simplement tenir la main, parler doucement ou écouter le silence partagé.

Exemple concret

Madame Martin, 87 ans, en unité de soins palliatifs, était entourée de sa famille. Lorsque son visage s’est progressivement assombri et ses mains sont devenues glacées, l’équipe médicale a prévenu les proches : “Il lui reste probablement moins de 24 heures.” Ce message leur a permis de se rassembler pour un dernier échange de mots et de gestes d’affection.

Conseils pratiques pour les proches

Vivre ces instants avec un être cher peut être angoissant. Voici quelques recommandations :

• Adoptez une atmosphère apaisante : lumière douce, musique calme, bougies sécurisées.
• Exprimez vos émotions : un dernier “Je t’aime”, un regard, une caresse, même si le patient semble inconscient, reste un soutien précieux.
• Prenez soin de vous : hydratez-vous, reposez-vous un moment à l’écart pour reprendre des forces.
• Faites appel à l’équipe soignante : n’hésitez pas à poser des questions sur l’évolution, les soins et le confort.

La dimension spirituelle et culturelle

Chaque culture et chaque famille a ses rituels pour accompagner la mort. Que ce soit une prière, un chant, la lecture d’un texte ou simplement une présence silencieuse, respecter ces traditions peut apporter du réconfort.

Quelques exemples de rituels

• Lecture d’un passage biblique, d’un poème ou de la Coran pour favoriser la paix intérieure.
• Brûler un encens ou déposer des fleurs près du lit.
• Création d’un cercle de mains ou d’une chaîne d’objets symboliques (photos, objets personnels).

Que se passe-t-il après le signal des 24 heures ?

Une fois ce signe apparu, la mort peut survenir dans un délai très variable : parfois en quelques heures, d’autres fois dès la nuit suivante. Les fonctions respiratoires et cardiaques s’amenuisent progressivement, jusqu’à l’arrêt total.

Après le décès, l’équipe soignante accompagne la famille pour les démarches pratiques (constat de décès, mise en bière…) tout en restant à l’écoute pour un soutien humain et psychologique.

Conclusion

Le symptôme des extrémités froides et marbrées indique souvent qu’il ne reste plus que 24 heures à un patient en fin de vie. Comprendre cette manifestation permet aux soignants et aux proches de se préparer émotionnellement et d’offrir une présence apaisante. En combinant surveillance médicale, gestes de réconfort et respect des rituels, on peut accompagner dignement ces derniers instants et soulager la transition vers l’au-delà.

ADVERTISEMENT