Quels symptômes le VPH provoque-t-il dans la gorge ?

Le virus du papillome humain (VPH) est souvent associé aux verrues génitales ou au cancer du col de l’utérus, mais saviez-vous qu’il peut également infecter la gorge ? Les infections oropharyngées à VPH sont en nette augmentation, en grande partie à cause des pratiques sexuelles orales. Dans cet article, nous passons en revue les symptômes possibles, les méthodes de diagnostic et les conseils pour prévenir et gérer une infection à VPH dans la gorge.

Qu’est-ce que le VPH et comment infecte-t-il la gorge ?

Le VPH regroupe plus de 200 types viraux, dont certains à haut risque oncogène (types 16, 18, etc.). La transmission se fait principalement par contact sexuel, y compris oral. Une micro-lésion dans la muqueuse de la bouche ou de la gorge peut suffire à permettre au virus de s’y installer.

Les symptômes courants d’une infection à VPH dans la gorge

Contrairement à une angine virale classique, l’infection à VPH est souvent discrète et peut rester asymptomatique pendant des années. Lorsqu’ils se manifestent, les signes suivants peuvent alerter :

• Enrouement persistant
  Modification de la voix ou difficultés à la projeter, en particulier le matin.
• Maux de gorge chroniques
  Sensation de gorge irritée ou de brûlure, non soulagée par les traitements classiques.
• Dysphagie (douleur à la déglutition)
  Gêne voire douleur lorsqu’on avale des aliments solides ou liquides.
• Lésions visibles
  Plaques blanches ou verruqueuses sur les amygdales, la luette ou le tiers postérieur de la langue.
• Adénopathies cervico-facières
  Ganglions enflés et parfois douloureux au niveau du cou, signe d’une réaction immunitaire.

Exemple concret

Manon, 29 ans, remarque un changement de voix et un enrouement matinal depuis plusieurs semaines. Pensant à un reflux ou au stress, elle attend avant de consulter. À l’examen ORL, de petites lésions sont identifiées sur la luette : le test HPV est alors positif pour le type 16.

Comment diagnostiquer une infection à VPH dans la gorge ?

Le diagnostic repose sur :

• Examen clinique ORL : observation à l’endoscope des muqueuses oropharyngées.
• Biopsie et PCR : prélèvement tissulaire ou écouvillonnage suivi d’une recherche de l’ADN viral.
• Imagerie (le cas échéant) : scanner ou IRM si des masses suspectes doivent être explorées plus en profondeur.

Prévention et conseils pratiques

1. Vaccination

Le vaccin anti-VPH est recommandé avant le début de la vie sexuelle (garçons et filles dès 11-14 ans) et peut être proposé jusqu’à 26 ou 45 ans selon les pays. Il protège notamment contre les types 16 et 18, responsables de la majorité des cancers oropharyngés liés au VPH.

2. Pratiques sexuelles à moindre risque

• Limiter le nombre de partenaires sexuels.
• Utiliser un préservatif ou une digue dentaire lors des rapports oraux.

3. Hygiène bucco-dentaire

• Se brosser les dents et passer du fil dentaire quotidiennement.
• Consulter régulièrement un dentiste pour dépistage des anomalies buccales.

Que faire si le test est positif ?

Un résultat positif au VPH oropharyngé ne signifie pas systématiquement un cancer. Voici quelques recommandations :

• Suivi régulier chez l’ORL tous les 3 à 6 mois.
• Traitement des lésions : ablation locale des verrues ou des zones dysplasiques.
• Mode de vie sain : arrêt du tabac, consommation modérée d’alcool et alimentation équilibrée pour soutenir le système immunitaire.

Conclusion

Le VPH dans la gorge est souvent discret, mais il peut évoluer vers des lésions précancéreuses ou un cancer oropharyngé si rien n’est fait. Restez attentif aux symptômes tels que l’enrouement persistant, la douleur à la déglutition ou l’apparition de petites lésions. La vaccination, les pratiques sexuelles protégées et un suivi médical adapté sont vos meilleurs alliés pour prévenir et gérer une infection à VPH dans la gorge.

Points clés à retenir :

• Le VPH peut infecter la gorge sans symptôme apparent pendant des années.
• Les symptômes incluent enrouement, maux de gorge chroniques, dysphagie et lésions visibles.
• Le diagnostic repose sur l’examen ORL, la biopsie et la PCR.
• La vaccination anti-VPH est la mesure préventive la plus efficace.
• Un suivi régulier et des habitudes de vie saines sont essentiels en cas de test positif.